Le cornet à bouquin

 La sonate « vénitienne » (1600 env. – 1650 env.)
Modèles stylistiques et idiomes instrumentaux,

par Aurelio Bianco

Parallèlement à l'essor de la mélodie vocale et de la création de l’opéra, la codification de la sonate à trois et de la sonate pour instrument soliste représente l'une des plus importantes « conquêtes » de la tradition musicale du début du XVIIe siècle. Deux sont les principales lignes de développement de ces genres musicaux : d’un côté la formulation de nouveaux modèles stylistiques, de l’autre le processus qui détermine de plus en plus la définition d’un langage instrumental idiomatique. Cette communication vise à retracer les étapes les plus significatives de ce parcours dans le cadre spécifique du milieu musical de la Serenissima au début du Seicento.

Aurelio Bianco est maître de conférences au Département de Musique de l’Université de Strasbourg dont il est le directeur depuis 2014. Précédemment, il a enseigné à l’Université de Rouen et à l’Università della Calabria (Cosenza, Italie). Chercheur associé  du programme Ricercar (Centre d’Études Supérieures de la Renaissance de Tours), il est aussi membre du LabEx GREAM (Groupe de Recherches Expérimentales sur l’Acte Musical – Université de Strasbourg). Ses axes de recherche convergent essentiellement sur l’étude de la tradition instrumentale du XVIIe siècle en Italie et dans les pays de langue germanique ainsi que sur la naissance et le développement de la cantate de chambre italienne au début de l’époque baroque. Il est l’auteur d’articles, d’éditions critiques et de monographies dédiés à la vie et à l’œuvre d’Alessandro Grandi, de Carlo Farina, de Gilles Hayne et de Biagio Marini. Parallèlement à ses recherches, Aurelio Bianco a aussi étudié le violon baroque avec Enrico Gatti (Civica Scuola di Milano) et Fabio Missaggia (Conservatorio di Vicenza).

10h30-11h30 : CONFÉRENCE DÉBAT 

L'émergence du cornet à bouquin comme instrument de concert dans l'Europe de la Renaissance
par Philippe Canguilhem

Vers la fin du 15e siècle, le cornet à bouquin commence à se mêler aux ensembles d'instrumentistes à vent professionnels, et s'impose progressivement comme instrument essentiel pour jouer les parties aiguës. La conférence retrace cet essor, et part à la rencontre des premiers virtuoses de l'instrument, dont l'histoire culmine en Italie du nord au début du 17e siècle.

Philippe Canguilhem est professeur de musicologie à l’Université de Toulouse. Ses recherches concernent la musique de la Renaissance, et notamment le domaine italien. Il a publié sur le sujet en français, en italien et en anglais dans de nombreuses revues internationales, et a écrit deux livres, sur Vincenzo Galilei (2001) et sur Andrea et Giovanni Gabrieli (2003). Il s’intéresse également au contrepoint improvisé à la Renaissance : dans ce cadre, il a dirigé le projet ANR FABRICA de 2008 à 2012, a fait paraître une édition des traités de chant sur le livre de Vicente Lusitano (Chanter sur le livre à la Renaissance. Les traités de contrepoint de Vicente Lusitano) aux éditions Brepols en 2013, et a récemment publié L’improvisation polyphonique à la Renaissance (Classiques Garnier, 2015). Il a été fellow de la Villa I Tatti (Harvard University) en 2005/6, et de l’Italian Academy (Columbia University) en 2013. Parallèlement à ses activités de recherche, Philippe Canguilhem mène une activité de concertiste au hautbois baroque et aux instruments à anches de la Renaissance, au sein des ensembles Les Sacqueboutiers, Le Concert Spirituel, Les Passions ou l’Ensemble Baroque de Toulouse.